En 1972, deux jeunes cégépiens de Montréal qui s'assument comme artistes -- l'un peintre, l'autre poète -- font de l'autostop sur l'autoroute 40 pour aller passer la fin de semaine à Trois-Rivières, ville d'origine de l'un des deux. Ils y rencontrent des ami-e-s et font la fête -- bière, pot, haschich, acide et sexe -- tout en philosophant sur l'art, la société et la vie. Le peintre expose sa théorie sur l'importance de la lumière et de la couleur dans la pratique de son art alors que le poète explique sa méthode de travail, ses goûts et ses influences en matière de littérature. Les conversations portent aussi sur le goût du voyage, l'agriculture biologique, le végératisme, la situation des femmes dans la société, les drogues et leurs effets, sur le sens de l'autodafé des livres des deux cégépiens, de même que sur l'absolu, la relativité, le solipsisme, les extra-terrestres, l'univers, l'amour, la liberté. La discussion ou la réflexion se fait parfois plus terre à terre, par exemple sur les mérites de Montréal en comparaison avec Trois-Rivières, sur l'art de rouler un joint de haschich et de marijane ou sur le métier de gigolo. Ces jeunes idéalistes expriment le souhait de changer de mode de vie, de vivre dans une société plus égalitaire; bref, ils veulent changer le monde. La fin de semaine se clôt par le retour à Montréal des deux amis artistes par l'autoroute 20. L'aventure de cette fin de semaine est encadrée de considérations sur la « noosfère » dans un prologue, deux interludes et un épilogue où la notion est définie comme un « concept selon lequel les idées du monde appartiennent à toulmonde », notion qui s'apparente à « la pensée du cercle des peuples aborigènes et primitifs » et pourrait constituer un ordre nouveau.